Gilbert Langevin, Le vertige de sourire, Montréal, Atys, 1960, 4 pages. (Feuillet 4 pages sous chemise. Imprimé à l'Atelier Pierre Guillaume.) (Exemplaire de la BAnQ)
Le vertige de sourire ne contient qu’un poème, mais quel poème! On dirait que Langevin, lui qui nous a habitués aux poèmes plutôt courts, vient de découvrir le surréalisme et qu’il s’amuse comme un enfant devant son nouveau jouet.
On y lit :
Des images empruntées à des thématiques assez éloignées :
« tonneaux de larmes pentecôte ou menottes
morsure à cul de planète
sous le miel trop de vinaigre »
des enchaînements plutôt tortueux :
« mes péchés printaniers mes péchés de velour
vomissures d’étoile sperme ventriloque
la vitre se laisse lécher hublots sur absence
quoi de plus doux que la langue d’un fou
discordance
fouillis gélatineux des sacristies panorama de chair »
Mais au-delà de cette liberté verbale, on a un homme avec ses complexes, sa culpabilité, ses restes de croyances religieuses, et aussi un révolté…
« ah que mon regard à ce trop loin de la main s’embarque
chandelle d’œil-en-ciel flamme éteinte
découvrir tant de choses
l'imposition des chaînes de la connerie
les lois de pesanteur
la constellation des jalousies
le sang qui se répand
cet essor éperdu qu’on perd à tout instant
dans le bonheur dans la torture »
… avec cette volonté de trouver des alliés :
« mais dans mon exil volontaire
il y a les poissons il y a la tortue
il y a le chat il y a les oiseaux
eux aussi sont mes frères
j’en ai même aux lèvres le sourire
le vertige de sourire face au vide »
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