Françoise Massicotte, Sérénité, Montréal, s.e., 1959, 122 pages.
Le recueil commence par six pages de « témoignages ». En fait, ce sont les opinions de lecteurs et lectrices qui ont lu le manuscrit de Massicotte (née en 1927) avant sa publication. Tous et toutes sont très positifs mais, sauf Gilles Vigneault, ils n’appartiennent pas à l’institution littéraire.
Il y a 102 poèmes, presque tous bien rimés, répartis en six parties, non titrées. Une page blanche en établit les limites. On trouve parfois des sonnets.
Le recueil porte bien son titre. Dans la première partie, Massicotte évoque tous les éléments qui lui procurent de la sérénité : l’expression de soi, la communication, l’art, la nature, l’amour, la religion sont les moyens d’y parvenir. Et si quelque malheur se pointe, il suffit de faire preuve de résilience.
L’amour est le thème de la seconde partie. On y retrouve les motifs habituels, de l’attente en passant par l’extase jusqu’à la déception. « Le Soleil de votre âme a gagné mon sourire, / mes ardeurs, mon espoir, le secret de ma lyre. / Le Soleil de l’amour, voilà le vrai soleil! » Ou sur le mode de la résilience : « Automne, triste automne, / rendez-moi les beaux jours! / Je veux, moins monotone / croire encor à l’amour. »
La troisième partie est plus sombre. Le thème est la recherche de soi, une quête parfois douloureuse pour la poète. Elle questionne certains choix qu’elle a faits : « Autour de toi / rien que la solitude, / l’oubli / dont tu t’accommodes / hélas! si mal, / parce qu’ils te privent / de ce qui t’est dû / parce qu’ils t’empêchent / de produire; / parce qu’ils te refusent / de devenir Toi. »
Dans la quatrième partie, on change complètement de registre. La poète célèbre le pays. Des poèmes (parfois de circonstances) sont consacrés au Québec, à Percé, à Champlain fondateur de Québec, à la Vierge de Lourdes patronne du Québec, aux Rocheuses…
La cinquième partie est portée par la religion. Les grandes fêtes religieuses comme Noël, le jour de l’An, Pâques ont droit à un poème. Quelques poèmes se veulent des prières (Ave Maris, Deo gratias), d’autres sont l’occasion de partager certaines croyances, par exemple sur l’idéal féminin.
La dernière partie apparaît comme un épilogue, qui reprend l’essentiel du recueil. Je cite la dernière strophe. : « Foi, paix, noblesse, acquisition, / Art, génerosité, amour, satisfaction : / Les heures de la vie ont chacune leur âme. / Il suffit simplement d’en posséder la flamme. »
Sèrénité souffre du même mal que plusieurs recueils qui ne sont pas passés par les mains d’un éditeur sérieux. Beaucoup de poèmes auraient dû être abandonnés. On trouve ici et là des petits poèmes, libérés de la rime et de la métrique, tout légers, qui nous laissent entrevoir la poète que Francoise Masssicotte aurait pu être.
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