Nous sommes en 183… Julie,
l’héroïne orpheline de ce récit, a quitté « une des plus pittoresques
paroisses du bas du fleuve » (on peut penser que c’est Kamouraska), s’est
rendue par diligence à Sorel, pour consulter son père spirituel, le Grand Vicaire
de Sorel. Lors d’une visite précédente,
avant son mariage avec un jeune médecin de sa paroisse, elle avait déjà
séjourné chez son bienfaiteur. À ce moment, un vieux médecin irlandais, ami du Grand
Vicaire, s’était épris d’elle. « Nous l’avons dit, notre héroïne était
belle, de ces beautés attrayantes et sympathiques à tous, dont sont douées,
disons-le, en l’honneur national, la plupart de nos jeunes Canadiennes-françaises,
mais elle était faible de santé, ainsi que nous l’avons constaté ; notre
médecin devenu amoureux, dissimulé par calcul, n’en était pas moins expert dans
son art ; vieux garçon, il avait consacré ses veillées à l’étude de sa belle
profession, facilitée, du reste, par une nombreuse clientèle, joignant ainsi la
théorie à la pratique. Mais comme on n’est jamais sans défaut, il calmait ou
plutôt débrouillait les ennuis de sa vie sédentaire par un usage peu modéré de
l’opium, ce qui explique, en partie, ses lubies amoureuses. » Le mari de Julie avait découvert
un poème que l’Irlandais lui avait écrit – ce qu’elle ignorait – et il était
devenu jaloux maladif – ce qu’elle ne comprenait pas. C’était donc la raison
qui l’avait emmenée à Sorel pour consulter son parent adoptif.
En apprenant la nouvelle qu'elle est mariée, le vieux médecin perd la tête, se rend dans la paroisse de Julie et assassine le mari. Barthe ne nous explique pas davantage ce qui l’incite à commettre un tel acte. Il revient à Sorel, croyant que personne ne l'a vu. On a tôt fait de rassembler des faits qui l’accusent. Chose étonnante, c’est le grand vicaire, en quelque sorte un ami, qui lui conseille de fuir aux États-Unis pour échapper à la justice. Il réussit à semer ses poursuivants et se réfugie en Nouvelle-Orléans, où il mourra dans le malheur. Quant à Julie, après quelques années de deuil, elle épousera un notaire.
En apprenant la nouvelle qu'elle est mariée, le vieux médecin perd la tête, se rend dans la paroisse de Julie et assassine le mari. Barthe ne nous explique pas davantage ce qui l’incite à commettre un tel acte. Il revient à Sorel, croyant que personne ne l'a vu. On a tôt fait de rassembler des faits qui l’accusent. Chose étonnante, c’est le grand vicaire, en quelque sorte un ami, qui lui conseille de fuir aux États-Unis pour échapper à la justice. Il réussit à semer ses poursuivants et se réfugie en Nouvelle-Orléans, où il mourra dans le malheur. Quant à Julie, après quelques années de deuil, elle épousera un notaire.
Vous aurez reconnu l’intrigue de
départ du roman Kamouraska d’Anne
Hébert (elle l’a précisé dans une note au début de son roman).
Barthe affirme que son récit est
« des plus authentiques ». Authentique peut-être, mais décousu, mal
ficelé, certainement. « Mon roman est, en outre, pour ainsi dire historique… En me relisant, je constate que j’ai laissé courir ma plume et que mon travail tient plutôt de la chronique rétrospective ou du genre mémoire que du roman. » Le livre compte une centaine de pages bien serrées.
L’histoire que je viens de résumer pourrait tenir dans 25 pages. Et le
reste? Ce sont des digressions de toutes sortes. « Pour nous conformer au titre
de ce roman — Drames de la vie réelle — nous allons suspendre le récit des
douleurs qui ont saturé l’âme de notre héroïne sans toutefois, ainsi qu’on le
verra plus tard, brider son cœur, tant la jeunesse et le temps sont des
palliatifs aux plus grands malheurs ! Mais n’anticipons pas… »
Comme une inondation a lieu (c’est le dégel) au moment
où Julie atteint Sorel, l’auteur nous relate toutes les inondations qui ont
frappé l’endroit, dont la terrible de 1862 (dont on parlait aussi dans Le
Survenant, si ma mémoire est bonne). On a droit au nom de tous ceux et celles
qui ont perdu la vie, leur maison, leurs animaux, etc. L’auteur dit un mot
sur tous les organismes de secours qui se sont formés suite au désastre. Il ajoute
même le montant des pertes et celui des dons qui sont parvenus des paroisses
avoisinantes. « Pour donner une idée à nos lecteurs de ce qui eut lieu,
lors de ces débâcles du Richelieu, nous relatons, foi de romancier, ce qui
s’est passé, aux dates ci-dessous, tel qu’on dit au Palais, sauf à retrouver
notre vénérable Curé et ses compagnons et à reprendre notre récit relatif au
drame dé notre héroïne. »
C’est sans compter les intrusions
d’auteur loufoques (Barthe reproche à des gens d’avoir vendu un terrain, de
l’avoir déforesté, etc.). Je pourrais en
ajouter, et en ajouter encore. C’est mal écrit, mal raconté, pénible à lire
pour tout dire... mais un objet de curiosité.
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