Adélard Lambert, Rencontres et Entretiens, Montréal, Le Devoir, 1918, 161 pages.
«… ce sont tout simplement
des notes recueillies ici et là sur les Canadiens émigrés aux États-Unis. »
Lambert, qui a longuement habité
à Manchester, présente 12 courtes histoires sur la vie des Franco-américains.
« C’est avec plaisir que je publie ces pages, dans l’espérance de
convaincre quelques compatriotes de la nécessité, de l’obligation même,
d’envoyer leurs enfants aux écoles franco-américaines. »
Le véritable but de l’auteur, on
le découvre en cours de lecture : les Franco-américains doivent être fiers de leurs origines et maintenir leur identité française et
catholique. Oui, l’auteur le constate, déjà certains compatriotes se fondent
dans le « melting pot » américain et, souvent, cela commence à l’école
publique. Lambert déplore à quelques
reprises le fait que certains Francos anglicisent ou acceptent qu’on anglicise
leur nom. Là commence l’assimilation.
Qu’en est-il du contenu ?
La plupart des histoires que l’auteur
présente, on les lui a racontées. Plusieurs narrateurs sont des
vieillards. Dans certaines, le conteur évoque le Canada, qu’on regarde avec nostalgie (Une fête Saint-Jean-Baptiste; Le vieux
soldat ; Un conte canadien). Quelques récits illustrent la difficulté des
Canadiens français, en guerre avec d’autres nationalités (Les « chêneurs ») ou en train de perdre leur identité (Surnoms donnés aux enfants; À propos de noms). D’autres ne sont que de petits
faits pittoresques qu'on prenait plaisir à se raconter lors de veillées : des histoires de loups garous
qui n’en sont pas (Mes aventures au pays),
de superstitions (Un parrain de malheur;
Le vieux soldat). Enfin, dans Cajolette et la statue de l'ange-gardien et
Le père Jérôme, le narrateur
met en scène des personnages pittoresques.
Adélard Lambert termine son
recueil en présentant certains
témoignages de personnes qui avaient beaucoup de considération pour les
Franco-américains, dont Roosevelt. Il conclut par cet appel senti à la fierté de
ses compatriotes :
« Dites-vous bien une fois
pour toutes : "Oui, nos vieux parents étaient dignes de notre respect, de
notre admiration, de notre amour. Ils avaient la foi qui fait les grands
peuples ; l’amour du prochain qui fait les bons citoyens, et, comme se plaisent
à le redire les Américains, c’étaient des hommes d’honneur. "
Gardons précieusement le souvenir
des traditions ancestrales. Conservons jalousement la belle langue, la foi de
nos pères, leurs mœurs de famille si simples, si gaies, si patriarcales.
Travaillons de toutes nos forces à faire cesser cet air d’emprunt, cet air
pincé et faux, que cherchent à singer quelques compatriotes en certains
quartiers.
Restons catholiques et francs,
toujours ! »
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