Vêtus d'une rude et trop mince
toile,
Marie et Joseph marchent dans
la nuit;
Au firmament brille une seule
étoile,
Un doux bêlement est l'unique
bruit.
Marie est dolente et courbe sa
taille
Sous le cher fardeau de
l'Enfant divin,
Mais Joseph a peur qu'elle ne
défaille...
Que ne ferait-il pour un doigt
de vin?
Or voilà qu'au loin s'allument
des lampes,
Qu'au creux d'un vieux mur le
volubilis
Tend aux pérégrins de suaves
hampes,
Que sous leurs pieds las éclôt
un grand lis...
Enfin, la poterne (ouverte aux
troupeaux) !
Mais quant au logis, quant aux
aubergistes,
Nul gîte ne s'offre aux saints
chemineaux:
Restent l'Étable — et les
Évangélistes.
(Paul Morin, Géronte et son miroir, 1960)
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Illustration : Ozias Leduc dans Contes vrais de Lemay |
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