Aux abonnés de la Gazette de Joliette.
Un an vient de finir. Un nouvel an commence,
Et le Petit Porteur
S'achemine joyeux vers votre résidence.
Sympathique lecteur.
Il vient vous présenter ses hommages sincères.
Vous faire ses souhaits.
Il demande que Dieu rende vos jours prospères
Et vous donne la paix.
Un an vient de finir. Un autre le remplace.
Sur les ailes du Temps, emportés dans l'espace
Vieillissant malgré nous, devons-nous murmurer ?
Non, le bon sens nous dit qu'il faut nous résigner,
Recevoir de bon cœur ce qu'il faut qu'on accepte :
Voilà ce qui nous doit tenir lieu de précepte.
Il faut bien accueillir le premier jour de l'an.
Pour le petit porteur rien n'est plus consolant
Que de vous souhaiter, lecteurs de la Gazette,
Le bonheur et la paix. Chaque jeune fillette.
Si les vœux du petit doivent être exaucés,
A ses pieds pourra voir les amants empressés,
Se disputer l'honneur de lui conter fleurette.
L'élégant jouvenceau, brûlant pour sa Pierrette,
En vertu des souhaits du bon Petit Porteur,
Finira par fléchir la dame de son cœur.
Puisse, des vieux garçons, la phalange obstinée
Abjurer son erreur aux pieds de l'Hyménée !
Que les tendres époux, gens sages et rangés,
Contre les coups du sort soient toujours protégés !
Qu'ils croissent en vertus, qu'ils vivent dans l'aisance
Et soient toujours heureux ! Puisse la bienfaisance
Adoucir les malheurs du pauvre infortuné !
Que Dieu comble de biens le fidèle abonné !
Qu'il vous accorde à tous une longue vieillesse,
Exempte de soucis, de pleurs et de tristesse.
Ce sont là les souhaits que fait de tout son cœur
Celui qui s'est montré fidèle serviteur.
Qui ne manqua jamais de porter la Gazette
Chez tous les souscripteurs habitant Joliette.
Il vous souhaite à tous un heureux avenir
Et demande en retour un petit souvenir.
Joliette, 1er janvier 1878
(Rémi Trembaly, Caprices poétiques, 1881, p. 8-9)
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