Mon ami Jacques Garneau est décédé le 6 octobre. Il a écrit 10 livres (romans, poésie), dont deux qui ont eu un assez grand rayonnement : La mornifle et Lettres de Russie. Jacques n’était pas un écrivain facile à lire. Son style, souvent métaphorique, et pas toujours réglé comme dans un texte de Flaubert, pouvait créer des difficultés. Et son propos était tout sauf léger. Ses romans et sa poésie témoignent de la difficulté des relations amoureuses, ses personnages traînent un lourd passé et, souvent, des problèmes mentaux. Cette oeuvre, riche et dense, mérite d’être relue. Voici une biographie et une liste de ses œuvres littéraires.
GARNEAU, JACQUES (1939-2023). Romancier, poète et essayiste, né à Québec. Il fait ses humanités au Séminaire Saint-François de Cap-Rouge et au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (B. A., 1962), et il poursuit des études en pédagogie à l’École normale Laval (B. Péd. et brevet « A », 1963). Ensuite, à l’Université Laval, il obtient une licence ès lettres (1965) et une maîtrise en didactique (1981) pour un mémoire intitulé « Les Trois sommeils de Jonas ». Il enseigne à l’Académie de Québec (1965), à la Commission scolaire régionale de Tilly (1966-1972), devient directeur adjoint à la pédagogie (1972), puis conseiller pédagogique en français (1973-1976). En 1976, il est chargé d’enseignement au programme de perfectionnement des maîtres, à l’Université Laval où, en 1981, il est professeur à la Faculté des lettres et aux Sciences de l’éducation. Il collabore à plusieurs périodiques, tels La Tourmente qu’il fonde en 1963 avec des collègues de l’Université Laval, Inédits, Le Soleil et Québec français, et il donne des cours d’animation, des conférences, etc., à la ville de Québec et à Radio-Canada. Dans les années soixante et soixante-dix, il participe à des récitals et à des nuits de poésie, et il fait, en 1969, une exposition de poèmes-tableaux avec Pierre Mourey. Ces activités aboutissent à la publication de deux recueils en 1973, Poèmes à ne plus dormir dans votre sang et Les Espaces de vivre à vif dans lesquels on retrouve les grands thèmes de son œuvre: la femme principalement, et le pays vu surtout à travers la ville, comme il le dit lui-même. Le cheminement de Jacques Garneau s’est accompli à travers la poésie, mais c’est surtout vers l’écriture romanesque qu’il se dirige. Mémoire de l’œil (1972), son premier roman, reçoit un accueil généralement chaleureux. C’est un roman-dialogue — genre important pour Garneau — dans lequel un malade se raconte. Les romans suivants se déroulent aussi dans une atmosphère de folie et de rêve, « fantastiques embardées dans les souterrains de l’âme » (Réginald Martel), mais ils n’obtiennent pas le même succès que le premier en dépit du talent de l’auteur. (Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord)
ŒUVRES LITTÉRAIRES
Mémoire de l’œil. Roman, Montréal, CLF, 1972, 161 p,
Inventaire pour Saint-Denys, Montréal, CLF, 1972, 138 p.
Les espaces de vivre à vif, Montréal, Nouvelles Éditions de l’Arc, 1973, 95 p. « De l’escarfel ».
Poèmes à ne plus dormir dans votre sang, Montréal, Nouvelles Éditions de l’Arc, 1973, 95 p. « De l’escarfel ».
Les espaces de vivre à vif, Montréal, Nouvelles Éditions de l’Arc, 1973, 95 p.
La mornifle, Montréal, CLF Pierre Tisseyre, 1976, 207 p.
Les difficiles Lettres d’amour, Montréal, Quinze, 1979, 144 p. (Romanichels)
L'embrassement ou Les petits poèmes du corps, Montréal, Nouvelles Éditions de l’Arc, 1984, 43 p. « De l’escarfel ».
Les petits espaces, Québec, Le Loup de gouttière, 2001, 63 p.
Lettres de Russie, Québec, XYZ éditeur, 2004, 108 p.
Le fleuve sur la langue suivi de Les paroles bleues, Québec, Cornac, 2009, s.p.
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