Rodolphe Girard, Mosaïque, Montréal, Déom, 1902, 216 p.
Le recueil contient des nouvelles, des historiettes, un essai et deux pièces de théâtre.
Fin d’un célibataire — Gaston est un célibataire endurci. Saoul, il se présente chez sa fiancée et la demande en mariage.
Simple suggestion — Comment saluer une femme en plein hiver?
Ensemble — Réginald, un Français qui a parcouru l’Europe avant de venir au Canada, découvre près d’un champ une belle paysanne. Fou d’amour, il décide de mettre fin à ses pérégrinations. Les deux amants attraperont une vilaine pluie et mourront ensemble.
Pauvre folle — Nouvelle d’une page. Une veuve a fait vœu de ne jamais changer de costume en l’honneur de son mari.
La mort du croisé — Un Croisé, tué par un Musulman, rencontre pendant son ascension vers les cieux, un petit ange qui se révèle son fils en train de naître.
La jolie fille de Grand-Pré — Deux amoureux sont séparés par la déportation. Il est mis sur un bateau, elle s’enfuit dans la forêt. Cinq ans passent, ils se retrouvent le soir de Noël.
Danger des commérages — L’épouse, par amour, a pincé un peu trop fort le nez de l’époux.
Pour Régine!
Le reporter — Court essai sur le métier de reporter.
Le conscrit impérial — Pièce de théâtre qui se passe à Paris en 1812. Un triangle amoureux arbitré par Napoléon Bonaparte, déguisé.
L’épitaphe — Une jeune et jolie paysanne est conquise par un jeune homme de la ville. Il l’épouse et la trompe. Elle ne survivra pas.
À la conquête d'un baiser — Pièce en trois actes qui se passe à Paris. Trois hommes fortunés et un « sans-le-sous » font le pari suivant : gagnera la mise celui qui, le premier, embrassera la belle Gabrielle.
Ébauche triste — Il imagine la vie d’une vieille dame qui marche devant l’Hospice de la maternité des sœurs de la miséricorde.
Le sphynx — Sous le thème misogyne de la belle-mère exécrable, Girard développe une histoire qui se veut comique. Une belle-mère, à qui le gendre a refusé qu’elle les accompagne dans son voyage de noces en Europe, se venge : elle convainc sa fille de se refuser à son mari, à moins qu’il lui lègue tous ses avoirs.
Le niveau, c’est celui du théâtre de boulevard français à la fin du XIXe siècle. Les personnages sont superficiels, le ton est léger et le langage, précieux. Quand il se mêle de faire du style, Girard sur-écrit : « Gaston, l'invulnérable célibataire, Gaston, le cynique et stoïque vieux garçon, était agenouillé au pied des autels. À ses côtés était également à genoux une vierge aux formes vaporeuses, beauté chaste et farouche dont l'œil plein de mystères, est une lame d'acier qui taillade dans le vif et fait des blessures sans remède. » Les raccourcis dans le développement de l’intrigue ne sont pas rares. Parfois, on a l’impression de lire un résumé. Beaux bandeaux et belles lettrines, mais petit symbole pour marquer la fin des phrases à déplorer.
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