André Major, Le froid se meurt, Montréal, Atys, 1961, [s.p.] 30 pages. (Préface des Gilles Leclerc)
Le recueil s’ouvre sur le désir, désir de départ, désir de chaleur et de lumière. Il faut sortir de la nuit, dompter le froid, rompre avec l’inertie. Cette énergie très organique le porte vers l’action; il doit bouger, agir : « insoumise ardeur de mon âge / à l’heure où viennent les oiseaux d’angoisse / se révolte mon cœur essoufflé / de fuir l’intolérable réseau des chaînes ». Le besoin de liberté s’exprime aussi dans la sexualité : « nuit propitiatoire / des corps se cherchent / sauvagement ». Le bonheur est libre, comme l’enfance, comme le sentiment amoureux : « incrustés dans mon visage / les glandes de tes yeux-douceurs ». La vie est là qui s’offre, il faut plonger, bousculer, défier. « seul je ne peux racheter la vie / venez venez je vous précède / le large ouvre son œil béant ». Délesté du mal qui le gangrenait, son « moi nouveau » se sent léger, libre : « j’ai vomi des facettes de glace /…/ j’ai chassé de mon cœur / l’odeur de pourriture ».
André Major n’a que 19 ans quand il publie ce recueil et déjà on perçoit l’écrivain engagé qu’il va devenir. Il va, très tôt dans les années 60, contribuer à secouer le joug qui écrasait la société québécoise, entre autres en fondant avec quelques amis la revue Parti pris.
Voir aussi Le cabochon
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