Thério raconte la petite
histoire des habitants du Chemin-Taché, une route construite au XIXe siècle
pour peupler les terres situées derrière les seigneuries qui bordaient le
fleuve. Cette route devait relier le comté de Bellechasse à celui de Matépédia
(voir ce site). Thério,
pour sa part, est né à Saint-Modeste, une paroisse derrière Rivière-du-Loup. On
peut donc supposer que c’est à un tronçon assez délimité du Chemin-Taché qu’il
fait référence dans ses écrits.
Les premiers contes parlent du
temps des commencements. Le milieu est hostile et le peuplement est erratique. La
terre est pauvre et le climat n’est guère propice à l’agriculture. Plusieurs
apprentis colons se découragent au bout de 6 mois. Dans les récits suivants, Thério
nous présente une galerie de personnages, des petites gens, leurs rêves, leurs
ambitions, mais surtout leurs mesquineries, pour ne pas dire leurs bêtises. Bien que
personne ne soit admirable, Thério les met en scène sans méchanceté, avec
une certaine tendresse même.
Les histoires sont inégales,
mais quelques-unes valent vraiment le détour, particulièrement celles du début
du recueil. « La Femme qui faisait dire des messes » me semble la
meilleure.
L'Enchantement
Le peuplement s’est opéré
difficilement sur le Chemin-Taché. Les colons sitôt arrivés ne pensent qu’à
repartir. Les choses changent quand
Laurencin arrive. Tous les soirs, il fait chanter son violon et surtout
il compose un air qui épouse si bien l’âme des habitants qu’il les réconcilie
avec leur pays.
L'Étrange « Moune »
Moune est un homme instruit.
Il est venu s'installer avec sa femme. Il perd l'esprit et disparaît pendant 2
ans. À son retour, le nouveau mari de sa femme doit céder sa place.
Les Billots
José Parent découvre que
Conrad-à-Nizime bûche sur sa terre. Trop timide pour aller se plaindre, c’est
finalement sa femme qui finit par se battre avec la voisine.
Le Voleur de poules
Pendant des années, Alexis
Lechasseur vole les lièvres de Pierre Laroche. Sévérine, la femme de Pierre, a
bien essayé de confondre le voleur, ce qui ne l'empêche pas d'accepter sa
demande en mariage quand elle devient veuve.
Élise
Éphrem et Élise s'aiment
beaucoup. Trop, disent les voisins. Quand celle-ci perd la raison, Éphrem doit
renoncer à l'épouser. Trois ans plus tard, il épouse sa jeune sœur.
La Femme qui faisait dire des messes
La fougueuse Colomba a épousé
le pâle Victorin. Son mari l'ennuie et elle fait dire des messes pour que sa
mort vienne l’en délivrer. Elle est exaucée. Elle épouse le fier Antonio. Il la
bat, elle recommence à faire dire des messes. Elle finit par regretter Victorin.
Le Trou du Raidillon
Avelin un vieux garçon a épousé
sur le tard Amandine. Celle-ci n'aime pas l'endroit où ils habitent et fait
tout pour le forcer à déménager.
Aurélien, Maximilien et la vache
Une vache est en train de
s'empiffrer dans le champ de grain vert. Aurélien, le fils, par paresse, refuse
de la remettre dans son clos. La vache va en mourir.
Au fond d'une tasse de thé
Venant, l’hurluberlu du
village, mise sur le derby irlandais et
gagne!
Pour la Fête-Dieu
Angelina et Imelda ont
commencé par se chicaner pour un prétendant. Mariées, elles se sont mises à
compétitionner à savoir qui aurait les plus belles « toilettes » pour
parader à l’église le dimanche.
La Femme aux armoires
Clothilde et Obéline sont
voisines. Quand Clothilde fait une amélioration à sa maison, Obeline essaie de
faire la même en plus grand. Obéline en vient à dépasser toute mesure. Elle perd la face et doit quitter le village.
Le Rêve d'Anthime
La femme d’Anthime ne cesse
s'engraisser. Anthime achète une assurance pour qu'il puisse au
moins profiter de son décès. Mais sa femme, toujours plus corpulente, se porte toujours aussi bien.
Madame Philias et le premier vendredi du mois
Eudora est très pieuse. Elle a forcé son mari à faire une
neuvaine. Or le neuvième jour, l'auto
refuse de démarrer. Eudora y voit un coup
bas de la part du bon dieu et cesse toute pratique religieuse
Le coup de sabot
Deux cultivateurs voisins se
font des procès pour des questions de clôture.
L'Arrosoir
Sous prétexte que son voisin
ne lui a pas rendu l'arrosoir qu'il lui a emprunté, Boniface a dévié le
ruisseau qui coulait sur sa terre et privé d'eau ses animaux. Une série de
catastrophes vont découler de son geste tant et si bien que Boniface perdra sa terre.
Tout ça pour un vieil arrosoir.
Sur l’œuvre de
Thério
Adrien Thério sur
Laurentiana
Ceux du Chemin-Taché
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