Oswald Mayrand, Fleurettes canadiennes, Chez l’auteur,
Montréal, 1905, 88 p.
(Portrait de l’auteur en frontispice) (illustré de planches hors texte d’Albert
Ferland, Albert Samuel Brodeur, Georges Latour, Paul Caron, Edmond-Joseph
Massicotte et Joseph Labelle.)
Oswald Myrand est le fils de Zéphirin.
Le livre est richement illustré. Cependant, Stéphanie Danaux (L'iconographie
d'une littérature) a raison de déplorer le « manque d’unité visuelle »,
« la médiocrité de la reproduction photomécanique » et de conclure
que « Fleurettes canadiennes
reste une édition mineure, tant du point de vue littéraire qu’artistique ».
Le recueil compte trois parties : Chants d’enthousiasme, Histoire
et légende, Vers plus intimes.
Dans un poème liminaire, le poète énumère tous les gens à qui il dédie
son recueil.
Chants d’enthousiasme
Le poète a réuni des poèmes qui témoignent de ses exaltations, de ses
plaisirs, de ses émotions. Cela va de la femme idéale jusqu’à la patrie en
passant par la nature, la liberté et la fête de Noël. « Un front majestueux où plane le génie,
/ Des yeux illuminés par le feu d'un grand cœur, / Une bouche au sourire exempt
de tour moqueur, / Une voix dont le calme exhale l'harmonie »
Histoire et légende
Le titre m’apparait plus ou moins juste. Il évoque la bataille de
Saint-Eustache et la guerre de 1870 contre les Prussiens. Les éducateurs de
Ferme-Neuve ont droit à ses éloges. Enfin, il y a la « Légende des
guérets » : un laboureur qui ne respecte pas le repos obligatoire du
dimanche est englouti sous une avalanche de pierres. « La terre tressaillit
sous l’œil du Créateur : / Ouvrant
son sein d’argile au vil blasphémateur ».
Vers plus intimes
Le titre aurait aussi pu être « Vers plus personnels »,
personnels dans le sens qu’ils sont souvent des vers de circonstances : deux
acrostiches sont dédiés à des jeunes filles, quelques poèmes à ses amis dont un
qui fut frappé par la foudre, l’un à une religieuse, etc. Le meilleur poème et
le seul qui mérite un petit détour, c’est celui qui clôt le recueil. Le voici.
PENSÉE ULTIME
À toi que j'estimais
le meilleur de moi-même,
En qui j'avais rêvé
d'éterniser mon nom,
À toi, Georges, mon
fils, cette page suprême
D'un si lugubre ton.
Jusqu'à ce vingt
novembre, en l'an dix-neuf-cent-quatre,
Jamais je n'avais vu
mourir un être humain.
Près du mien, le
premier ton cœur cessa de battre:
Douloureux lendemain !
J'appris comment on
meurt, c'est toi qui fus mon maître
Enfant, dors doucement
le sommeil du tombeau,
En attendant le jour
où nous pourrons connaître
L’éternel renouveau.
Montréal,
20 novembre 1904.
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