10 mars 2017

Le trésor de Bigot


Alexandre Huot, Le trésor de Bigot, Montréal, Édouard Garand, 1926, (54 pages + 14 pages) (Collection « Le roman canadien » no 23)

La tombe de Marcel Morin a été vandalisée. Le curé de Saint-Henri-de-Lévis a vite fait de confier l’affaire au « fameux » détective Jules Laroche.  Il découvre que ce Marcel Morin, mort il y a très longtemps, était un garde de l’intendant Bigot. Ce dernier, voyant venir la chute de la Nouvelle-France, lui aurait confié un trésor que Morin devait lui expédier en France après les hostilités. Morin, ne voulant pas le rendre au triste Bigot et encore moins aux nouvelles autorités en place, l’a tout simplement caché et en a confié le secret aux membres de sa famille. Avec le temps, le trésor et son secret ont été en partie oubliés.  Des bandits, ayant eu vent de l’affaire, ont cru que le trésor se trouvait dans la tombe de l’ancien garde de l’Intendant. Mais, en fait, il est beaucoup mieux caché que cela, si bien que même les descendants de la famille Morin ne sauraient dire avec précision où il est. S’engage une course entre Jules Laroche et les bandits pour mettre la main sur le butin.  (Pour connaître la suite, il faut lire le bouquin.)

Alexandre Huot a joué un rôle important dans le développement du roman populaire au Québec. Il a écrit beaucoup de romans policiers, romans de gare comme on dit, sous le pseudonyme de Paul Verchères. On peut en lire un certain nombre sur le site de la BeQ. On lui doit aussi un roman de science-fiction (L’impératrice de l’Ungava).

Huot utilise les éléments classiques du roman policier : un forfait a été commis, un brillant détective et son assistant, qui lui sert de faire-valoir, s’amènent sur les lieux et percent progressivement le mystère. Le trésor de Bigot n’est pas pour autant un récit à énigme à la Conan Doyle ou à la Agatha Christie, même si Huot n’épargne pas ses raisonnements aux lecteurs. On est davantage dans un thriller : des coups de feu sont échangés, des personnages sont enlevés et même soumis à la torture, les protagonistes se lancent dans des poursuites automobiles dangereuses… On a même droit à une courte histoire d’amour entre le détective et la descendante des Morin.

Il est surprenant de constater qu’on puisse situer une histoire policière dans un lieu comme Saint-Henri-de-Lévis. En fait c’est toute cette région qui borde l’Etchemin qui est mise en scène : Lévis, Sorosto, Pintendre, Saint-Anselme. Québec occupe aussi une bonne place dans le récit. Comme les automobiles sont omniprésentes, les routes et certains points de repères sont souvent évoqués. Bref, l’intérêt du roman va au-delà de son intrigue policière.

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